Le quartier La Salade à Toulouse cache bien son jeu. Si son nom peut évoquer un repas sain, un coin paisible ou un clin d’œil aux activités agricoles, la réalité historique est bien plus glaçante. Situé au nord de la ville, ce quartier dissimule un passé macabre. Un passé où les fourches patibulaires – ces instruments de torture – poussaient dans la ville.
La Salade : un lieu de condamnation publique
Au nord de Toulouse, entre l’avenue de Fronton et le boulevard Pierre-et-Marie-Curie, s’étendait autrefois la Salada, du nom occitan des fourches patibulaires. Ces structures de pierre et de bois étaient conçues pour exposer les condamnés à mort à la vue de tous. Pendus à des traverses de bois, leurs corps en décomposition restaient accrochés jusqu’à ce que les corbeaux aient fini leur macabre festin. Le but ? Effrayer les passants et décourager toute tentative de brigandage.
Si le quartier aujourd’hui bordé par Les Minimes et La Vache est bien loin de ce passé peu glorieux, il a longtemps été marqué par ces sinistres exécutions. Ce quartier de Toulouse a servi de théâtre pour ces spectacles publics jusqu’en 1787, bien après que cette pratique eut été abolie dans d’autres régions.
Une dissuasion pour les criminels
Les gibets de la Salade n’étaient pas là par hasard. Placés à l’entrée de la ville, ils rappelaient à tous, locaux et étrangers, le sort réservé aux malfaiteurs. La vue des cadavres en putréfaction, pendus à la barrière de Paris, avait de quoi refroidir les ardeurs des criminels. Toulouse, alors centre judiciaire pour le Languedoc, comptait jusqu’à six fourches patibulaires.
Loin des activités maraîchères qui se sont installées dans le quartier au XIXe siècle, La Salade tire donc son nom de cette époque révolue. Aujourd’hui, ce quartier a tourné la page, mais son histoire morbide reste gravée dans la mémoire de la ville. Une histoire un peu crue.