Hier soir à 20h, lors d’une édition spéciale coronavirus, le premier ministre Edouard Philippe s’est exprimé en direct de l’Hôtel Matignon. Personnel soignant, durcissement des mesures de confinement, indemnisation chômage, réglementation des obsèques ou encore fermeture des marchés… S’il est pour le moment hors de question d’instaurer un couvre-feu à l’échelle nationale, quels sont les nouveaux dispositifs mis en place par le Gouvernement lors de cette pandémie de coronavirus ? Nous faisons le point avec vous.
« Notre Nation doit être solide et soudée » – E. Philippe, le 23 mars 2020.
Durcissement des mesures de confinement et précision des règles dans trois domaines :
Selon l’élocution d’Edouard Philippe, cette semaine, pas moins de 2 millions de français se sont vus être contrôlés dans la rue alors que 110 000 personnes ont été verbalisées pour non respect des règles de confinement. En effet, si une grande majorité des français respecte les mesures de confinement imposées par le Gouvernement, certains s’affranchissent toutefois de cette règle.
Edouard Philippe a lancé un appel impérieux à la responsabilité de ses concitoyens. À un manquement trop important aux règles sanitaires résultent donc des mesures de confinement plus sévères. Hier soir, le premier ministre a ainsi annoncé signer un décret pour préciser les règles dans trois domaines particuliers :
- Le durcissement des sanctions pour non respect des règles de confinement : initialement fixée à 38 €, l’amende forfaitaire passe à 135 €, 1500 € en cas de récidive « dans les 15 jours » et 3700 € d’amende dans le cas de « quatre violations dans les trente jours ». Ainsi, pour effectuer votre jogging, celui-ci devra se faire dans un périmètre maximal d’1 km, pas plus d’1h et pas plus d’1 personne.
- La fermeture des marchés ouverts : à Paris comme ailleurs, à compter d’aujourd’hui le premier ministre a annoncé la fermeture des marchés alimentaires sauf dérogation ordonnée par le préfet, sur demande de la commune.
- Le durcissement des sorties pour rendez-vous médicaux : si les français pourront bien évidemment se rendre aux Urgences, Edouard Philippe s’est voulu très clair : ces sorties ne devront se faire qu’en cas de soins urgents.
« Il faudra reconstruire »
Le sort des PME et l’indemnisation chômage :
Edouard Philippe a tenu à le souligner : « Nous avons le système le plus généreux d’Europe ». Si le dispositif du chômage partiel a déjà été mis en place, le premier ministre a évoqué le sort des PME, des intermittents du spectacle ou des chômeurs en fin de droits. Évoquant l’impossibilité de trouver un emploi en cette période de confinement, Edouard Philippe l’a confirmé : les chômeurs et intermittents en fin de droits continueront à être indemnisés jusqu’à la fin de l’urgence sanitaire.
En outre, ce mercredi, ce sont pas moins de 24 textes qui seront présentés en conseil des ministres domaine par domaine, évoquant le besoin de garantir la sécurité et l’économie des PME.
« L’humanité dans une société confinée est un exercice redoutable. »
Réglementation des obsèques :
Edouard Philippe l’a concédé : la question des obsèques est on ne peut plus sensible et délicate en cette période de pandémie de coronavirus. Si l’objectif fixé est de limiter les obsèques à 20 personnes maximum, le premier ministre évoque l’importance de préserver l’humanité de ces moments tout en respectant les consignes de sécurité sanitaire. Un équilibre cependant difficile à trouver en cette période inédite, comme le souligne Edouard Philippe : « L’humanité dans une société confinée est un exercice redoutable. »
« Il faut donner au personnel soignant des armes pour se battre. »
La question du personnel soignant :
Concernant le personnel soignant pourtant en première ligne de cette pandémie de coronavirus, Edouard Philippe s’est montré hier soir plus évasif. S’il a de prime abord tenu à tirer son chapeau au personnel soignant, il a pourtant concédé que cela n’était pas suffisant, évoquant la nécessité de « donner des armes pour se battre » au corps médical.
À la question de la pénurie de masques, le premier ministre évoque une consommation supérieure à ce qui avait été pensé en début de crise, soulignant la nécessité d’un stock pour tenir dans la durée. L’importation de masques a été compliquée car la plupart des masques de protection sont fabriqués en Chine. Le premier ministre l’a alors affirmé : « le personnel soignant disposera du matériel indispensable dans la durée. Les pouvoirs publics travaillent à cela jour et nuit en ce moment. »
Pour conclure, Edouard Philippe évoque un effort de solidarité nationale. En effet, si tout un chacun souhaite disposer d’un masque, il en va de notre responsabilité de réserver ces masques aux soignants et aux personnes âgées.
© Article original : Laura Coll, Paris Secret.
© Photo de couverture : TF1.